Villes intelligentes
Les gouvernements locaux et régionaux appellent à garantir une transformation numérique qui ne laisse personne pour compte
Oihane Agirregoitia
Conseillère des Services Publics, Engagement Civique et Internationalisation de Bilbao, et Présidente de BilbaoTIK
Noraini Roslan
Maire de Subang Jaya et présidente de l’ASPAC de CGLU
Kiseok Lee
Directeur de la Division des affaires étrangères et du commerce, Ville de Daegu
Aik van Eemeren
Lead Public Tech au bureau de gestion de la technologie de la ville d'Amsterdam
Emilia Saiz
Secrétaire générale de CGLU
Contexte
Au cours des trois dernières années, les technologies ont joué un rôle essentiel en reliant les personnes à leur environnement, notamment pendant les confinements résultant de la pandémie. Toutefois, la crise actuelle a accéléré l’adoption de solutions, d’outils et de services numériques et nous a projetés plus rapidement vers une économie numérique. Selon la CNUCED1, elle a également révélé la nécessité de réduire la fracture numérique.
Cette situation a davantage isolé les populations déjà laissées-pour-compte dans le monde pré-COVID. Sans équipement disponible pour se connecter au reste du monde ou fournir des services socialement éloignés, certaines petites entreprises ont dû fermer leurs portes. Dans les pays les moins avancés (PMA), on estime que seuls 20 % de la population utilisent internet. Cela signifie que les jeunes et les enfants n’ont pas eu accès à l’éducation lorsque le gouvernement a fermé les écoles, mais aussi que leurs parents n’ont pas pu télétravailler.
D’autre part, les économies et les États des pays développés ont évolué vers des solutions entièrement numériques. En conséquence, les interactions sociales se font principalement par le biais de la technologie, les espaces politiques deviennent virtuels et le web devient un marché ouvert sur le monde. Toutes les sociétés ont compris que la préparation au numérique est désormais essentielle, mais aussi que les interactions humaines sont au cœur de notre vie quotidienne.
La session constitue une étape dans le développement du Pacte puisqu’elle redéfinit les villes intelligentes et aborde la relation entre la technologie et la reprise post-COVID-19, le rôle que les gouvernements locaux et régionaux doivent jouer lorsqu’ils utilisent les données et la technologie, et le rôle que les principaux espaces d’élaboration de politiques, tels que la Coalition des villes pour les droits numériques, jouent dans la protection des droits humains sur le plan numérique.
129
80%
Défis
- Premièrement, les démocraties doivent garantir l’équité et l’inclusion numérique. Il s’agit de fournir des soins aux personnes éloignées des technologies numériques, comme les personnes âgées et les habitante·s des PMA.
- Deuxièmement, des droits numériques doivent être établis pour réguler ce nouvel espace public. La technologie doit être mise au service des communautés et, pour cela, elle doit être façonnée par les décideurs locaux sur le terrain plutôt que par des technologies et des algorithmes standards.
- Les sociétés doivent reconnaître que la politique a tendance à se faire dans des espaces virtuels et doivent stimuler la participation politique et la créativité des gens. Par conséquent, les organisations et les organismes de base doivent encourager la participation des volontaires aux activités intercommunautaires.
- Les Nations Unies doivent reconnaître la relation intrinsèque entre les droits numériques et la réalisation des programmes mondiaux.
- Enfin, pour assurer la pleine inclusion numérique, toutes les sphères du gouvernement et les organismes internationaux doivent coopérer avec les institutions locales. En effet, il doit s’agir d’une transition transsectorielle qui nécessite des adaptations spécifiques aux populations et aux territoires.
Réponses
La plupart des réponses à la pandémie mondiale ont été numériques :
- À Subang Jaya (Malaisie) et à Deagu (Corée du Sud), la technologie a permis de retrouver les cas contacts et de s’assurer que chaque citoyenne·s avait accès aux besoins de base. Les deux maires ont désigné la participation volontaire et la coopération gouvernementale comme responsables de l’efficacité de ces stratégies difficiles.
- L’étude 2019 sur les villes intelligentes s’est concentrée sur la gouvernance intelligente et elle vise à fournir des informations sur les stratégies et les projets que les villes du monde entier ont mis en œuvre.
- Le concept de “gouvernance intelligente” a été présenté comme un aspect essentiel de l’intégration de tous les citoyenne·s dans leur propre écosystème politique. Il visait à explorer dans quelle mesure une utilisation renouvelée des technologies peut poser les bases d’une meilleure qualité de vie urbaine.
- La communauté de pratique des villes numériques de CGLU vise à développer un réseau de coopération efficace axé sur l’exploitation des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour les partager, les assimiler et les adapter aux besoins locaux. Depuis 2016, elle est composée de conseils politiques, de commissions, de groupes de travail et d’une communauté pratique.
Vers le Pacte
- « Inclusion », « confiance » et « collaboration » ont été identifiées comme des principes essentiels pour guider l’action locale. Il s’agit de s’assurer que toutes les instances politiques jouent leur rôle pour une transformation numérique équitable.
- En tant que moyen de communication malléable et rapide, la technologie représente l’un des outils clés de la construction de la Citopia. Son utilisation doit être adaptée aux besoins de chaque territoire.
- Les réunions en ligne permettent de mettre en relation des personnes du monde entier et d’apprendre de cultures très différentes, mais ne sont pas accessibles à toute·s. Les organismes internationaux doivent donc veiller à ce que personne ne soit laissé-pour-compte.
For further information on the topic of Public Service Delivery and its impact on cities and regions, please refer to the related resources included below.
- UCLG’s Live Learning Experience page
- Metropolis’ Cities for Global Health initiative
Intervenant·e·s
Oihane Agirregoitia
Conseillère des Services Publics, Engagement Civique et Internationalisation de Bilbao, et Présidente de BilbaoTIK
Noraini Roslan
Maire de Subang Jaya et présidente de l’ASPAC de CGLU
Kiseok Lee
Directeur de la Division des affaires étrangères et du commerce, Ville de Daegu
Aik van Eemeren
Lead Public Tech au bureau de gestion de la technologie de la ville d'Amsterdam
Emilia Saiz
Secrétaire générale de CGLU