Migration et jeunesse
COVID-19 Response and Recovery for Migrant and Displaced Children and Youth, convened in partnership with UNICEF’s Child Friendly Cities initiative
Thembisile Nkadimeng
Ancienne maire de Polokwane et coprésident de CGLU
Shipra Narang
Cheffe du service des pratiques urbaines d'ONU Habitat
Laura Healy
Spécialiste des politiques et du plaidoyer à l’UNICEF
Ahmed Karimi
Youth delegate from United Nations Major Group for Children and Youth (UNMGCY)
Emilia Saiz
Secrétaire générale de CGLU
Contexte
La crise Covid-19 a touché toutes les strates de la société, et plus particulièrement certains groupes de population comme les jeunes et les personnes migrantes, comme l’estime l’OCDE. Les jeunes ont 2,5 fois plus de risques d’être au chômage que les personnes plus âgées, et moins de la moitié d’entre eux font confiance à leurs gouvernements dans le monde. Même si les jeunes sont moins exposés à la précarité sanitaire, les écarts en matière d’éducation et d’emploi les placent dans des situations de vulnérabilité.
Selon les données présentées par l’ONU et l’UNICEF1, une partie importante de la population migrante globale est composée de jeunes (de 15 à 24 ans) et d’enfants (toute personne âgée de moins de 18 ans). En effet, 15 % du nombre total de personnes migrantes en 2020 étaient des enfants et 12 % des jeunes, avec une augmentation d’environ 1,5 % par rapport à l’année précédente. Le nombre de mineur·e·s isolé·e·s en déplacement a augmenté ces dernières années, ce qui menace davantage leur inclusion, leur sécurité et leur capacité à réaliser leurs aspirations.
Suite à la pandémie de Covid-19, les conditions de vie des populations migrantes se sont aggravées. Parmi ces défis sans précédent, l’OCDE2 a mis en évidence un accès restreint à tout système de santé, une distanciation sociale de plus en plus difficile, et des agressions racistes plus nombreuses que d’habitude. En outre, la population migrante est beaucoup plus exposée à la contamination, 95 % des cas confirmés à Singapour étant liés aux dortoirs3 des personnes migrantes. De même, parmi les 20 pays où le nombre de cas est le plus élevé, au moins 7 pays dépendent de travailleurs nés à l’étranger dans les services de santé.
Cette expérience s’est déroulée sous la forme d’un dialogue entre les maires et les jeunes délégués sur ce que les gouvernements locaux et régionaux peuvent faire – et font – pour s’assurer que les personnes migrantes, les enfants déplacés et leurs familles soient inclus dans la préparation, la réponse et le rétablissement face à la pandémie actuelle de COVID-19.
1 https://www.migrationdataportal.org/fr/themes/child-and-young-migrants
2,5
15%
Défis
- Les droits absolus des personnes migrantes, notamment pour les populations historiquement discriminées, doivent être garantis par les gouvernements locaux.
- Les enfants et les jeunes migrante·s doivent en particulier être protégé·e·s des situations dangereuses telles que le travail forcé et la violence de rue. En outre, les enfants et les jeunes migrant·e·s ont un grand potentiel pour combler le fossé entre les générations en ce qui concerne l’utilisation de la technologie et sont mieux qualifié·e·s pour diffuser leurs connaissances auprès de leurs familles.
- Les connexions existantes et le développement d’un climat de confiance entre les municipalités et les associations de jeunes doivent être renforcés afin de permettre à la population de mieux contribuer à leurs villes et à leurs espaces publics.
- Afin de parvenir à la cohésion sociale, les personnes migrantes doivent être incluses parmi les populations locales. Dans ce but, les barrières linguistiques et les récits racistes doivent être effacés par des stratégies d’éducation et de communication.
Réponses
Les gouvernements et institutions locales ont déjà coopéré dans plusieurs régions du monde pour assurer l’inclusion des jeunes et des personnes migrantes. Par exemple,
- Le cadre national de Quito et la campagne du REFELA protègent les droits des enfants et des jeunes, aussi bien en Équateur qu’en Afrique du Sud. À Bamenda, la municipalité a réinscrit les enfants migrants à l’école en subventionnant leurs frais de scolarité.
- Étant donné que la connaissance est la pierre angulaire de l’autonomisation, Téhéran, en Iran, est devenue une ville pilote dans la fourniture de services d’éducation aux enfants migrants grâce à l’Initiative des villes amies des enfants (CFCI) de l’UNICEF..
- Afin de répondre à un besoin urgent de compréhension, la ville d’Oujda (Maroc) a créé le projet MC2CM pour établir une base de données complète sur les personnes migrantes qui a permis à la municipalité, par le biais d’une approche multi-partenariale, d’identifier efficacement les acteurs-clés dans les activités de gouvernance de la migration, y compris les enfants et les jeunes migrante·s.
- L’Union européenne, l’UNICEF et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se sont unis pour protéger les enfants migrants en Amérique centrale, au Mexique et en Afrique australe. Le programme mis en place vise à renforcer les capacités du système de protection de l’enfance, à mieux détecter les enfants en souffrance et à documenter les mouvements des enfants afin de renforcer la coopération mondiale.
Vers le Pacte
- La protection des enfants et des personnes migrantes est essentielle pour que les villes du futur soient des lieux pacifiques et interculturels. Pour y parvenir, la médiation culturelle et la collecte de données seraient essentielles pour favoriser une communication et des récits équitables.
- L’espace public doit être ouvert aux voix qui ont été structurellement discriminées et étouffées, mais qui ont un rôle à jouer puisqu’elles partagent le même territoire.
- CGLU reste déterminée à faire avancer ce programme au niveau mondial, en comptant sur le soutien de l’UNICEF et de partenariats tels que l’Alliance mondiale Villes pour les enfants (Global Alliance Cities For Children en anglais), pour aider à équiper les villes et les régions du monde avec des outils, des ressources et des arguments dont elles ont besoin pour inclure, protéger et autonomiser chaque enfant et jeune migrante déplacé·e.
- CGLU fait avancer son programme spécifique aux enfants pour mettre en valeur le rôle et le travail essentiels des gouvernements locaux et régionaux qui défendent les droits des enfants et des jeunes migrante·s et déplacé·e·s – en les écoutant, en travaillant avec eux et elles et en aidant à développer leur potentiel.
- Les organisateurs de l’événement – CGLU, avec Metropolis, ONU-Habitat, ICMPD et l’UNICEF et le UNMGCY – restent engagés à poursuivre des discussions similaires et à produire des réflexions et des recommandations politiques que les membres des gouvernements locaux et régionaux, soit 250 000 gouvernements locaux et régionaux à travers le monde, pourront mettre en œuvre et défendre collectivement à une échelle internationale.
For further information on the topic of Public Service Delivery and its impact on cities and regions, please refer to the related resources included below.
- UCLG’s Live Learning Experience page
- Metropolis’ Cities for Global Health initiative
Intervenant·e·s
Thembisile Nkadimeng
Ancienne maire de Polokwane et coprésident de CGLU
Shipra Narang
Cheffe du service des pratiques urbaines d'ONU Habitat
Laura Healy
Spécialiste des politiques et du plaidoyer à l’UNICEF
Ahmed Karimi
Youth delegate from United Nations Major Group for Children and Youth (UNMGCY)
Emilia Saiz
Secrétaire générale de CGLU